Fan Tsung-pei & Deng Yu-shian
Longing for the Unforgettable Spring Breeze
Soixante-dix ans après la disparition de Deng Yu-shian [鄧雨賢] (1906-1944), ses chansons en hoklo, composées en l’espace d’une dizaine d’années seulement, sont toujours fredonnées à Taiwan. Le compositeur et arrangeur Fan Tsung-pei [范宗沛], à qui l’on doit nombre de musiques de films, lui rend ici un hommage vibrant à travers une réinterprétation instrumentale d’une vingtaine de ses plus grands succès. Un premier CD en propose des versions totalement nouvelles et l’on devine à l’écoute le plaisir pris par Fan Tsung-pei à revisiter des mélodies aussi populaires. Le second CD, où les morceaux sont interprétés à la manière d’un petit orchestre des années 30, est, lui, moins convaincant. (P.-Y.B.)
Wind Music, 2012.
CHANSON
Ado Kaliting Pacidal
Sun and Moon
Auteur, compositeur et interprète, Ado Kaliting Pacidal met à l’honneur la langue des Pangcah (c’est ainsi que se désignent eux-mêmes les Amis de Hualien). Elle se prête ici à diverses expérimentations où l’emporte parfois la boîte à rythmes. On préférera toutefois les morceaux, heureusement les plus nombreux, où la harpe à bouche se marie à la guitare, aux percussions et au piano pour servir d’écrin à des mélodies simples. Une démarche appuyée par un superbe livret où les paroles de chaque chanson sont traduites en chinois et présentées brièvement en anglais. (P.-Y.B.)
Wind Music, 2012.
ROMAN
Li Ang
Le jardin des égarements
On connaît le symbolisme du jardin, support du voyage spirituel dans la culture chinoise. Celui du clan des Zhu, aménagé avant la colonisation japonaise de Taiwan et baptisé « Jardin des nénuphars », sert de cadre principal à ce roman de Li Ang [李昂] publié dans l’île en 1991. On y suit, à travers le parcours de Rose Zhu, dernière héritière du clan et dont le père a subi les foudres du régime nationaliste après la rétrocession de l’île à la République de Chine, le complexe attachement d’une lignée familiale à ses racines taiwanaises. Follement éprise d’un roi de l’immobilier, la jeune femme cherche dans le labyrinthe de sa mémoire le paradis perdu de l’enfance. Le jardin, magnifiquement mis en mots par Li Ang, se révèlera être le nœud de l’intrigue, tout en reflétant, sur un mode métaphorique, l’histoire de Taiwan. (P.-Y.B.)
Traduit du chinois (Taiwan) par André Lévy.
Editions Philippe Picquier, 2003.
JEUNESSE
Jimmy Liao
La lune perdue
Tous les soirs, chacun attend le lever de la lune, anxieux, mais elle n’apparaît plus ! Les savants sont désemparés et la peur de la fin du monde se répand. On fabrique de nouvelles lunes souriantes, mais elles s’avèrent vite insuffisantes et la terre semble dépérir… Un jeune garçon a recueilli la lune perdue. Il la réchauffe, la berce tendrement : peu à peu, elle redevient lumineuse et réapprend à flotter dans les airs. Ensemble, ils vont vivre des aventures passionnantes. Une merveilleuse fable contemporaine.
Traduit du chinois (Taiwan) par Stéphane Lévêque.
Bayard Images, 2008.
Festival international des arts de Taiwan
Fall for Eileen Chang
Pour sa 5e édition, du 15 février au 31 mars, le Festival international des arts de Taiwan aura à son programme 18 productions taiwanaises et internationales pour un total de 49 représentations avec, en point d’orgue, un spectacle musical en hommage à l’écrivain Eileen Chang [張愛玲] (1920-1995). Pour ce spectacle, le Théâtre national et la Salle de concert nationale ont fait appel au compositeur allemand Christian Jost. Associé à deux Taiwanais, le compositeur Chung Yiu-kwong [鍾耀光] et le metteur en scène Li Huan-hsiung [黎煥雄], il présentera Fall for Eileen Chang, une pièce musicale inspirée du poème « Love of the Fluttering Autumn Leaf » [落葉的愛] et des nouvelles The Heart Sutra et Love in a Fallen City, autant d’écrits d’Eileen Chang centrés sur les relations amoureuses conflictuelles. (P.-Y.B.)